Vladimir Vladimirovitch, Bernard Chambaz

vladimir

 

On s’interroge. Quel est le contenu de ce roman, dont le titre renvoie à un prénom, Vladimir Vladimirovitch, qui est celui d’un homonyme du Président Poutine. On fait donc connaissance avec les deux Poutine, dans la Russie d’hier et d’aujourd’hui. C’est à travers ces deux hommes, des doubles en quelle sorte, que B.Chambaz nous raconte la vie au jour le jour, des protagonistes qui peuplent ce roman extraordinaire. L’intrigue, autant que le thème du roman sont exceptionnels, les personnages sont décrits avec une rare intelligence. On rencontre les choses de la vie ; l’amitié, l’amour et la sensualité sont évoqués avec pudeur.

La politique tient, comme il se doit, une grande place dans ce livre qui nous apprend ou nous rappelle qu’elle décide du destin des femmes et des hommes qui font l’Histoire.
Lisez ce livre, partagez-le, sa lecture est un cadeau que Bernard Chambaz nous offre pour cette rentrée littéraire.

Max

 

Coup de cœur 5 étoiles : La septième fonction du langage, Laurent Binet – Grasset

septiemeFonctionDuLangageSi la vie n’est pas un roman, le roman, lui, permet d’en vivre plusieurs. Et c’est ce qui arrive ici à Roland Barthes qui, sa vie durant, essaya d’élucider le mystère des forges romanesques. Au tout début de l’après-midi du 25 février 1980, le célèbre sémiologue est percuté par une camionnette de blanchisserie. Il décédera un mois plus tard. L’Histoire a retenu le tragique fait divers, le roman ne saurait s’en contenter. Roland Barthes n’est pas mort d’un accident de voiture : il a été assassiné. Voilà le point de départ de ce San Antonio chez les sémiologues signé Laurent Binet.

L’enquête est menée par un flic pour qui la sémiologie est aussi limpide que la physique quantique pour un caniche. Il s’adjoint bientôt les services de consultant d’un jeune professeur de la fac de Vincennes (creuset de révolutionnaires chevelus). Le tandem improbable s’en va alors inquiéter les milieux intellectuels et politiques de l’époque (nous sommes en 1980, à la veille de l’élection de Mitterrand) au cours d’un road trip Paris-USA-Italie et retour, où l’on croise Michel Foucault défoncé au LSD dans les backrooms, Julia Kristeva en cuisine & Sollers sur canapé, Roman Jacobson, la jeune Judith Butler, Avita Ronnel, les Jacques (Derrida en chaire & Lacan en manque de chair), Umberto Ecco et l’ineffable BHL.

Prof de Lettres à la fac, Binet connaît son sujet sur le bout des doigts et nous embarque dans une enquête palpitante (vrai, on est là sur une intrigue qui tire toutes les ficelles du polar) et une galerie de portraits hilarante pour démêler la raison obscure qui poussa l’assassin à estourbir cet inoffensif rat de bibliothèque. Les deux acolytes ont tôt fait de découvrir l’existense d’une espèce de Fight club* de la faconde…

Crises de fou rire garanties.

Carré blanc tout de même pour les âmes sensibles : on y voit Sollers perdre ses deux précieuses sous la machoire d’un sécateur. Et, à ce propos, la presse raconte que les avocats de Grasset n’ont pas pris de vacances cet été …

 

* Excellentissime roman de Chuck Palaniuk adapté au cinéma par David Fincher

 

Romans : notre sélection de l’été

james salter James Salter, Pour la gloire – Editions de l’Olivier

Premier roman de James Salter – disparu le 19 juin dernier lors d’une séance de gymnastique ! – Pour la gloire tient en germe les thèmes et les obsessions de l’oeuvre future : le sens de l’honneur, la camaraderie, mais aussi la peur de la mort. James Salter était encore pilote de chasse dans l’US Air Force quand il a écrit ce premier texte. Considéré aux États-Unis comme un classique, Pour la gloire est enfin publié en France. James Horowitz, de son vrai nom, entre à l’académie militaire de West Point en 1942 où il se forme au pilotage. Porté volontaire pour une affectation en Corée, il en fait le théâtre de ce premier texte.

Résumé : C’est la guerre de Corée et le capitaine Cleve Connell n’a qu’un objectif : descendre cinq avions ennemis et devenir ainsi un « as ». Mais l’ascension vers la gloire est périlleuse : le sort s’acharne contre Cleve et une rivalité sans merci s’immisce entre les aviateurs. Après la fougue des premiers combats, le doute et la frustration s’installent. Et pour ces héros modernes, sur la terre comme au ciel, la moindre faiblesse peut s’avérer fatale.

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revue XXI

 Revue XXI – été 2015
Tous les trimestres, XXI propose une étonnante récolte d’images et de rencontres par des romanciers, des journalistes, des photoreporters, et des dessinateurs de BD. La revue rassemble tous les talents du reportage : des romanciers aguerris qui aiment raconter le réel, des journalistes de talent qui savent écrire 20 à 30 feuillets, des photoreporters de terrain, des auteurs majeurs de BD qui ont envie de se confronter au reportage. Le résultat : des articles de fonds, des dossiers illustrés et pratiques pour aller plus loin.

Au sommaire de ce numéro : Une enquête sur les nouveaux paysans, ces urbains trentenaires qui changent de vie pour cultiver la terre. L’histoire de Jean et Béatrice, marié depuis 36 ans alors même que Jean est devenu Cynthia depuis 15 ans. Un reportage sur le business du viol et les organisations humanitaires en Afrique. Un fait divers mystifiant : un retraité détient 271 Picasso dans son garage pendant 40 ans. Le récit de ses bataillons noirs qui ont combattu aux côté du régime raciste en Afrique du Sud. Un sujet sur la bataille héroïque d’un avocat amazonien contre le pétrolier américain Texaco. Un entretien avec le neurologue Yves Agid sur l’inconscient. Et le témoignage des derniers jour d’Alexandre avant son départ pour la Suisse où il a choisi de mourir.

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jessie burton

 

  Jessie Burton, Miniaturiste – Gallimard

Jessie Buton née à Londres en 1982. Comédienne pour le théâtre et la télévision elle a été nommée « jeune auteur de l’année » par le National Book Award 2014.

Amsterdam XVIIe siècle. Une jeune fille épouse un homme âgé qui lui offre une maison de poupée comme cadeau de mariage. Touchée par la froideur extrême de sa belle famille, la jeune fille se consacre à sa réplique de foyer qu’elle fait vivre grâce aux talents d’un mystérieux miniaturiste. Piyr les lecteurs sensibles aux romans de Donna Tartt ou qui ont succombé à La jeune fille à la perle. Continuer la lecture