Librairie Orange bleue

Le Métier de vivant, François Saintonge


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1914, premier conflit mondial. Trois jeunes gens issus de l’aristocratie française ont 20 ans et la vie devant eux. Atteint chacun d’un handicap mais possédant une solide fortune, ils vont essayer de trouver leurs place dans ce nouveau siècle. Mais qu’est-ce que vivre ? Vivre pour aimer ? Vivre pour des idées ? Vivre pour transmettre ? Vaste question ! a méditer.

Lecture facile, style plaisant

Françoise

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Ce livre retrace une partie de la vie de deux cousins de la grande bourgeoisie Max et Leo ainsi que d’un aristocrate Lothaire né avec un pied bot. L’histoire commence au début du 20ème siècle pour s’achever pendant la seconde guerre mondiale, elle raconte le parcours de ces trois amis qui vont connaitre des destinées différentes au fil du temps. Tout d’abord l’épreuve de la première guerre mondiale où les liens amicaux vont se distendre en raison des comportements individuels et des circonstances. Les trois amis vont se retrouver une fois la paix revenue mais chacun va vivre selon son tempérament et ses convictions, Max nonchalant et désabusé va ouvrir une galerie d’art, Leo impétueux et combattif se lancer dans la politique et Lothaire se perdre dans des amours tumultueuses. En parallèle Max va vivre une histoire d’amour surprenante et épisodique avec son sosie féminin dont on ne saura jamais s’il s’agit d’une ressemblance incestueuse ou non …

Ce roman fluide ; bien écrit et documenté se lit facilement et confirme que l’auteur qui s’emploie à décrire une époque fascinante, celle de la première guerre mondiale et de l’entre -deux guerres maitrise bien son sujet qu’il s’agisse de la grande bourgeoisie, des évènements politiques ou des mouvements artistiques.

Guy

Mary, Emily Barnett

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Un étrange roman, qui fait partie de ceux qui ne se racontent pas…

Deux narrations se déroulent en parallèle : la première dans le New York d’après guerre, narrant l’histoire psychologique, familiale et professionnelle de personnage(s) féminin(s) ; la seconde plonge le lecteur dans la pseudo-évolution psychanalytique d’une femme. Il est évident que ces deux narrations vont se rejoindre à un moment du roman, de façon attendue mais néanmoins surprenante, et agréablement surprenante, ce qui vient compenser les chapitres newyorkais peut-être longs… Un joli roman sombre.

Laurent Brodin

 

L’imposteur, Javier Cercas

Ce livre raconte l’incroyable imposture d’un vieil espagnol Enric Marco qui s’est réinventé une nouvelle vie à cinquante ans et qui a bluffé tout le monde pendant quarante ans en se faisant passer pour un héros des temps modernes.

Anti franquiste de la première heure et combattant de la guerre d’Espagne , figure emblématique et tutélaire du syndicalisme anarcho-libertaire , président d’une puissante confédération associative , président d’une amicale d’anciens déportés, Enric Marcos a revêtu tous ces costumes et a représenté Aux yeux du peuple espagnol ce courageux résistant ; témoin inlassable des crimes du passé qui a dit non à tous les outrages de l’histoire contemporaine alors qu’en réalité il ne fut qu’un simple citoyen vivant à l’instar de ses compatriotes une existence misérable sous la dictature franquiste.cercas

Don quichotte des temps modernes, il s’est bâti cette légende à partir de 1970 au moment où la dictature s’effondrait et les espagnols devenaient par nécessité amnésiques sur leur passé .Il a fallu attendre 2005 et le travail d’un discret historien madrilène pour que toutes ces impostures soient dévoilées et révélées au grand public à la veille d’une grande cérémonie.

Ce livre que Javier Cercas a mis longtemps à écrire (il en explique les raisons) est une réflexion profonde sur le rôle du mensonge dans le réel (la vie) et la fiction (la littérature) et aussi sur un certain nombre de mythes dont celui du héros, de la mémoire collective, de l’amnésie du peuple espagnol sur les tragédies qu’il a affronté.

L’auteur alterne les entretiens réels et imaginaires qu’il a eus en permanence pendant de nombreuses années avec l’imposteur et les grandes questions métaphysiques qui l’obsèdent en tant qu’humain et surtout écrivain. Il essaie de comprendre et de démonter les mécanismes qui ont conduit un être aussi insignifiant à devenir un homme nietzschéen.

Ce livre qui n’a pas laissé son auteur indemne est passionnant et très instructif. Il faut le lire .

Guy