Ballade dans la librairie N°1 – Les polars
La sélection est dans l’escalier N°9
Quelques conseils de l’équipe de l’Orange bleue en cette période de confinement.
Quelques idées de livres et de lectures parmi les ouvrages disponibles sur les étagères de la librairie.
Aujourd’hui : les nouveauté pour ado
Tracer – Guillaume Nail
Cela pourrait être une histoire triste, grise et pleine de violons qui grincent. Cela pourrait car ça commence par un deuil. Celui d’Emjie, 17 ans, orpheline depuis quelques jours et recueillie par son oncle Balou. Mais c’est bien plus que ça. C’est aussi l’histoire d’une amitié belle à en pleurer avec l’hilarante Nitsa. C’est une rando pleine de rencontres dans l’Aubrac. C’est des moments de joie pure, de tristesse et de désir. Car Emjie est vivante et bien décidée à tracer !
Demandez-leur la lune – Isabelle Pandazopoulos
Pour Lilou, Samantha, Bastien et Farouk, le passage en seconde générale vient d’être refusé. Dans un de ces coins de France où même Internet ne passe pas, de quel avenir peuvent-ils rêver ? C’est alors qu’Agathe Fortin croise leur route. Jeune prof de français passionnée, elle propose de les préparer à un concours d’éloquence. C’est la première fois que quelqu’un croit en eux.
La vallée aux merveilles – Sylvie Deshors
Jeanne a le cœur brisé, mis à mal par son premier petit copain. Pour lui changer les idées, sa mère l’envoie chez sa tante Miette, à Saorge, un petit village perdu dans les hauteurs de la vallée de la Roya, à la frontière italienne. Là-bas, rien n’avait préparé Jeanne à ce qu’elle allait rencontrer : les « migrants » et les « aidants ». Celles et ceux dont on parle aux infos. Mais pour Jeanne, ils seront femmes et hommes. Et c’est à leur contact qu’elle se reconstruira.
Bordeterre – Julia Thévenot
Inès, 12 ans, est le genre à castagner ceux qui cherchent des embrouilles à son frère, Tristan, autiste de 16 ans. Tristan lui, est plutôt du genre à regarder des deux côtés avant de traverser. Mais ce jour-là, il ne parvient pas à retenir sa sœur qui, courant après son chien… … bascule dans un univers parallèle. Bordeterre. C’est le nom de cette ville, perchée sur une faille entre deux plans de réalité.
On y croise des gamins qui chantent pour faire tourner un moulin, des châtelains qui pêchent des cailloux… et des créatures étranges. Inès, par nature, est ravie. Elle explore, renifle le derrière de Bordeterre avec une joie souveraine, comme le chien qu’elle a suivi. Tristan est plus inquiet : il y a quelque chose de pourri dans cette ville.
Pas perdus – Bruno Gibert
On croise souvent, placardés aux murs de la ville, ces émouvants petits avis de recherche : un chat ou un chien a disparu, ses maîtres voudraient le retrouver. On aimerait parfois savoir l’histoire qui se cache derrière ces petites affiches, ces petits mots. Qu’est-il arrivé à ce jeune chien qui aime beaucoup les caresses ? Ce chat au poil touffu s’est-il perdu ou a-t-il été volé ? Si nos compagnons à quatre pattes pouvaient nous raconter…
Mis à nu – Iva Prochazkova
Un été chaud entre Berlin et la campagne tchèque. Deux jeunes filles hors normes, trois garçons un peu perdus. Cinq expériences de vie où tous aspirent à une existence « nue », sans faux-semblant, sans limites imposées par la société.
Le Château de Cassandra – Dodie Smith
Cassandra ! Un prénom romanesque, à l’image du château perdu au fin fond de l’Angleterre où vivent la jeune fille et toute sa famille pour le moins excentrique. Un père écrivain qui se refuse à écrire, Topaz, belle-mère fantasque, Rose, la sœur aînée rêvant du grand amour. Quand deux beaux et riches Américains s’installent dans le manoir voisin, la vie au château est bouleversée.
Show stopper – Hayley Barker
Londres, 2045. La société est divisée en deux clans. Les Bâtards, réduits à l’état d’esclaves, n’ont aucune valeur. Les Purs forment l’élite qui a accès à tous les privilèges. Le Cirque de l’horreur est leur divertissement préféré. Ils attendent avec délectation l’accident mortel qui leur procurera le grand frisson. Ben, fils de ministre, assiste à sa première représentation et tombe sous le charme d’Hoshiko, la funambule star du spectacle. Mais derrière l’éblouissement et le faste de l’arène, il découvre l’horreur. Trouvera-t-il le courage de résister pour mettre fin au carnage ?
Toutes les vies de Margot – Juno Dawson
Comment peut-on détester quelqu’un au présent et l’aimer dans le passé ? C’est ce que Fliss va découvrir en lisant le journal intime de sa grand-mère Margot. Cette incursion dans l’Histoire et dans les liens familiaux va changer sa vie.
Hôtel Castellana – Ruta Sepetys
Madrid, été 1957. Passionné de photographie, Daniel Matheson, 18 ans, découvre l’Espagne à travers l’objectif de son appareil. Il loge au quartier général de la haute société américaine : l’hôtel Castellana, où travaille la mystérieuse Ana Torres Moreno. A mesure qu’ils se rapprochent, Ana lui révèle un pays où la dictature fait régner la peur et l’oppression, hanté par de terribles secrets…
Devi-sagée – Erin Stewart
Ava tout perdu dans l’incendie qui a ravagé sa maison. Ses parents. Sa meilleure amie. Même son visage. Elle n’a pas besoin d’un miroir pour savoir à quoi elle ressemble : la violence du regard des autres suffit. De retour au lycée, Ava ne pensait pas tenir plus d’une semaine. Jusqu’à ce qu’elle rencontre la piquante Piper, qui porte comme elle des cicatrices, et Asad, technicien du groupe théâtre — qui partagent sa force de caractère et son humour à toute épreuve.
L’Aube sera grandiose – Anne-Laure Bondoux
Ce soir Nine, seize ans, n’ira pas à la fête de son lycée. Titania, sa mère, en a décidé autrement. Elle embarque sa fille vers une destination inconnue, une cabane isolée, au bord d’un lac. Il est temps de lui raconter l’existence d’un passé qu’elle lui a soigneusement caché. Commence alors une nuit entière de révélations… Et quand l’aube se lèvera sur le lac, plus rien ne sera comme avant. Une épopée familiale haletante et jubilatoire.
Comme des images – Clémentine Beauvais
Il était une fois… des ados sages comme des images au prestigieux lycée Henri-IV, à Paris. L’histoire commence le jour où Léopoldine rompt avec Timothée. Et où Timothée envoie un mail avec une vidéo de Léopoldine, à tout le monde. Les profs, les lycéens, les parents : tout le monde.
Toute la beauté du monde n’a pas disparu – Danielle Younge-Ullman
Ingrid ne comprend pas ce qu’elle fait dans ce trek au beau milieu de la nature sauvage. Dans la chaleur et les moustiques, elle tente de faire face. Aux conditions extrêmes, aux adolescents perturbés qui l’accompagnent, à son passé qui la rattrape. Comment sa mère a-t-elle pu lui imposer cette épreuve ? Jusqu’où lui faudra-t-il repousser ses limites ? « Mon livre porte un message de résilience : si nous connaissons des temps difficiles, que la situation ou les gens que nous aimons échappent à notre contrôle, nous pouvons survivre et en revenir plus forts et plus sages » Danielle Youg-Ullman.
A tire d’elle 1973 – Pascal Ruter
Septembre 1973. Solweig fait sa rentrée en seconde. La vie reprend son cours, même si cette année s’annonce différente des précédentes : son petit ami Valentin n’est pas dans son lycée mais apprenti mécanicien, ses parents ont divorcé, et sa meilleure amie Julie est obsédée par le sexe. Solweig, elle, ne se sent pas encore prête. Entre les répétitions du groupe de rock de Valentin, les boums, les visites chez un discret professeur d’histoire, une virée en Angleterre, Solweig s’éveille avec lucidité aux réalités du monde et cherche sa voie. Chronique touchante d’une époque – celle des vinyles, des VHS et des cabines téléphoniques – mais l’adolescence est éternelle…
La sélection est dans l’escalier N°8
Quelques conseils de l’équipe de l’Orange bleue en cette période de confinement.
Quelques idées de livres et de lectures parmi les ouvrages disponibles dans les étagères de la librairie.
Aujourd’hui : la littérature japonaise
Une odeur de gingembre, Oswald Wynd
En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collinsgsworth, l’attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d’esprit rapidement désapprouvée par la communauté des Européens. Une liaison avec un officier japonais dont elle attend un enfant la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques. À travers son journal intime, entrecoupé des lettres qu’elle adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie, l’on découvre le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s’intégrer grâce à son courage et à son intelligence. Par la richesse psychologique de son héroïne, l’originalité profonde de son intrigue, sa facture moderne et très maîtrisée, Une odeur de gingembre est un roman hors norme.
La fille de la supérette, Sayaka Murata
Trente-six ans et célibataire, Keiko travaille comme vendeuse dans un konbini, ces supérettes japonaises ouvertes 24 h/24. Elle n’envisage pas de quitter ce petit univers rassurant, au grand dam de son entourage qui désespère de la voir un jour fonder une famille. Son existence bascule à l’arrivée d’un nouvel employé, Shiraha, lui aussi célibataire. Éloge des anticonformistes, La fille de la supérette a connu un succès retentissant au Japon, où il a reçu le prix Akutagawa, équivalent du prix Goncourt.
La tombe des lucioles, Nosaka Akiyuki
Avant de devenir le célèbre dessin animé de Takahata Isao, La Tombe des lucioles est une oeuvre magnifique et poignante de l’écrivain Nosaka Akiyuki. L’histoire d’un frère et d’une soeur qui s’aiment et vagabondent dans l’enfer des incendies tandis que la guerre fait rage ; une histoire qui est celle que Nosaka vécut lui-même, âgé de quatorze ans, en juin 1945. Mais Nosaka, c’est aussi un style inimitable, une écriture luxuriante que l’on reconnaît d’abord à son brassage de toutes sortes de voix et de langues.
L’ombre d’une vie, Asada Jiro
Au soir de son départ à la retraite — dans Tokyo surpris par le voile cotonneux d’une neige légère —, monsieur Takewaki s’effondre dans la rue, les bras chargés de fleurs. Il est admis en soins intensifs à l’hôpital. A son chevet se succèdent bientôt médecins, infirmières, amis et proches. Mais alors qu’il s’enfonce dans le coma, son esprit l’entraîne hors de son corps, dans une échappée belle à la poursuite des êtres, particulièrement des femmes, qui ont façonné son existence. Tandis qu’il perçoit autour de lui les échos des conversations, une vie nouvelle semble commencer loin des tubes et des cordons qui l’entravent. Il part à la recherche du secret qui pendant tant d’années l’a enveloppé dans son ombre, et du moment où il a connu le plus grand bonheur.
Le restaurant de l’amour retrouvé, Ogawa Ito
Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies. Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour.
Le ruban, Ogawa Ito
Ce roman d’Ogawa Ito, il semble qu’une voix nous le murmure à l’oreille, tendre et gourmande. Une voix qui, même aux heures d’ombre, fait le pari de la vie. Cela commence comme un conte par une grand-mère, une petite fille et un oiseau. Une grand-mère fantasque et passionnée d’oiseaux trouve un ouf tombé du nid, le met à couver dans son chignon et donne à l’oiseau qui éclot le nom de Ruban. Car cet oiseau, explique-t-elle solennellement à sa petite-fille, « est le ruban qui nous relie pour l’éternité ». Un jour, l’oiseau s’envole et pour les personnes qui croisent son chemin, il devient un signe d’espoir, de liberté et de consolation. Ce roman grave et lumineux, où l’on fait caraméliser des guimauves à la flamme et où l’on meurt aussi, comme les fleurs se fanent, confie donc à un oiseau le soin de tisser le fil de ses histoires.
Kitchen, Banana Yoshimoto
Que faire à vingt ans, après la mort d’une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu’on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l’héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon. Yûichi Tanabe, qui l’invite à partager l’appartement où il loge avec sa mère. Mikage s’installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est séduite par Eriko, la » mère » de Yûichi. Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente… Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de » minimalisme fou « , une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s’est reconnue.
Soie, Alessandro Baricco
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c’est le choc de deux mondes, une histoire d’amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d’une voix, la sacralisation d’un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte – succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.
Mémoires d’une geisha, Yuki Inoué
Née en 1892, vendue à l’âge de huit ans, Kinu Yamaguchi fera l’apprentissage du dur métier de geisha. C’est un peu l’envers du décor qu’elle raconte : avant de porter le kimono de soie, il lui faudra vivre un apprentissage rigoureux, étudier tous les arts de divertissement et endurer pour cela privations, exercices physiques traumatisants, soumission aux coups sous les ordres de la » Mère » et des » grandes sœurs « . Après son initiation sexuelle, elle s’enfuira, puis reviendra vivre dans le » quartier réservé » avant de devenir elle-même patronne d’une maison de geishas. Récit bouleversant, description édifiante de la vie de tous les jours dans l’intimité d’une okiya, avec ses cérémonies, ses coutumes, ses fêtes et ses jeux. On y entend des histoires de plaisirs, de chagrins, de courage aussi, qui éclairent sous un jour nouveau ce monde fermé sur lequel l’Occident ne cesse de s’illusionner.
Dites-nous comment survivre à notre folie, Kenzaburo Oé
Deux drames marquent ces quatre nouvelles : la guerre – Kenzaburô Oé avait dix ans en 1945 -, et la naissance, en 1964, de son fils anormal qui lui a révélé le véritable chemin de la vie. Si les récits de Kenzaburô Oé ne sont jamais totalement autobiographiques, tous en revanche prennent naissance dans son expérience personnelle. Dans Gibier d’élevage, l’auteur décrit l’impact sur les esprits, dans un village montagnard, de la présence d’un prisonnier noir américain. Dans Dites-nous comment survivre à notre folie, nous sont contés les efforts d’un père pour nouer avec son fils handicapé mental, des relations aussi étroites et fines que possible. La dernière nouvelle est l’un des textes les plus déconcertants et les plus complexes de ce romancier qui fut couronné par le prix Nobel en 1994.
Le jardin arc-en-ciel, Ito Ogawa
Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre. Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu’un copieux nabe ou des tempuras d’angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux. Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l’intolérance et aux préjugés, d’une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l’amour est l’émotion dont les bienfaits sont les plus puissants.
On réserverait bien une chambre à la Maison d’hôtes de l’Arc-en-ciel !
1969, Murakami Ryu
Annulation des examens d’entrée à l’Université de Tôkyô. Les Beatles sortent Yellow Submarine et Abbey Road. Pour les Rolling Stones, c’est l’année de Honkey Tonk Women. 1969 est aussi l’année où Murakami passe en terminale dans un petit lycée de province d’une ville connue pour sa base militaire américaine. Rompant avec ses sombres tonalités habituelles, Murakami raconte ses souvenirs de lycéen en cette belle année 1969, quand la jeunesse lisait Rimbaud en écoutant Iron Butterfly, en rêvant de révolution et de filles. Sous la forme d’un bréviaire ironique de la culture pop des années soixante, il décrit les péripéties d’une adolescence mouvementée allant toujours à l’essentiel : le désir, la révolte, l’amour.
Le bureau des chats, Miyazawa Kenji
Un recueil de contes inédits par l’une des grandes figures littéraires du Japon, dont l’humour et le merveilleux ont toujours, comme chez Andersen, une résonance intime et douloureuse. Dans un univers de fantaisie et de mystère, ces histoires ont parfois la saveur des fables et ce sont souvent de vrais drames qui ont lieu, dont les protagonistes sont des enfants, des animaux, des plantes ou même des étoiles. Ce n’est pas dans l’intention de divertir les enfants qu’il les écrivit : il portait en lui la nécessité d’écrire ces contes destinés à » un âge universel « .
La pêche au toc dans le Tohoku, Numata Shinsuke
Imano a la trentaine, lui qui ne connaît que la capitale a été muté dans une région de rivières et de forêts où il se sent un étranger. Mais voilà qu’une simple occupation pour meubler son temps libre prend de plus en plus de place dans sa vie. La pêche. Remonter un torrent dans la pénombre de la végétation dense, appâter avec quelques oufs de saumon, d’un balancement précis du poignet poser la ligne juste là où il faut dans un trou sur l’autre rive.
Et même si l’on prend plus facilement des vandoises communes que les savoureuses truites yamame, quel plaisir de pêcher en compagnie d’un ami toujours prêt à ouvrir une bouteille de saké ! Mais comment avoir un ami masculin sans que l’attirance vienne brouiller les plaisirs les plus simples ? C’est une histoire de pêche et d’amitié dans une nature pailletée de lumière et d’ombre, traversée en sourdine par la difficulté d’être au monde quand on se sent différent des autres.
Ce premier roman impressionniste et désenchanté a obtenu le prix Akutagawa, le Goncourt japonais
Le chat qui venait du ciel, Hiraide Takashi
Voici un roman touché par la grâce, celle d’un chat » si petit et si frêle qu’on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l’extrême « . Quand un jeune couple emménage un jour dans le pavillon d’une ancienne demeure japonaise, il ne sait pas encore que sa vie va s’en trouver transformée. Car cette demeure est entourée d’un immense et splendide jardin, et au cœur de ce jardin, il y a un chat. Sa beauté et son mystère semblent l’incarnation même de l’âme du jardin, gagné peu à peu par l’abandon, foisonnant d’oiseaux et d’insectes. Tout le charme infini de ce livre tient dans la relation que le couple va tisser avec ce chat qui se fond dans la végétation exubérante pour surgir inopinément, grimpe avec une rapidité fulgurante au sommet des pins gigantesques, frappe à la vitre pour se réconcilier après une brouille. Un charme menacé, car ce qui éveille en nous la beauté et appelle le bonheur est toujours en sursis… Hiraide Takashi, qui est avant tout poète, a insufflé une lumineuse et délicate magie à cette histoire du chat qui venait du ciel, son premier roman, largement autobiographique.