Librairie Orange bleue

Lundi 11 mai 2020 à 14h30 nous levons le rideau !

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Toute l’équipe de L’Orange bleue est heureuse de vous retrouver. Nous pourrons à nouveau chercher ensemble les ouvrages que vous désirez et vous recommander les livres que nous avons aimés, TOUT EN PRESERVANT l’esprit et l’efficacité des précautions sanitaires nécessaires. Ainsi ces deux mois de sacrifices collectifs n’auront pas été vains, et nous continuerons notre combat, ensemble, pour maintenir fermement notre devise : « préservons ensemble la liberté de s’exprimer et de s’émouvoir ! »

Nouvelles règles du jeu :

1/ les horaires ne changent pas. Le lundi de 14h30 à 19h et du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 puis de 14h30 à 19h.

2/ dans le magasin, les déambulations se feront en respectant entre nous les distances du postillon, et nous ne nous ferons plus la bise ! Nous limiterons l’attente à la caisse à deux personnes, de part et d’autre d’un marquage au sol.

3/ une table devant la caisse, permettant de poser son sac, nous maintiendra à distance, le temps que le virus s’épuise. Vous y trouverez de quoi vous protéger et vous laver les mains.

4/ nous vous demandons de privilégier les commandes par téléphone ou par mèle, pendant quelque temps encore.

5/ et, pour finir, bonne nouvelle : nous continuerons nos publications-conseils sur les réseaux sociaux à notre portée technologique : facebook, niouzelaiteur par mèle et site Internet ! Instagram reste pour le moment en travaux…

La sélection est dans l’escalier N°14

Quelques idées de l’équipe de l’Orange bleue en cette période de confinement.

litteetrangereUne sélection parmi les ouvrages disponibles sur les étagères de la librairie.

 

Aujourd’hui : La littérature étrangère.

Les Mangeurs d’argile, Peter Farris

A quatorze ans, Jesse Pelham vient de perdre son père à la suite d’une chute mortelle dans leur vaste domaine familial de Géorgie. Accablé, il se réfugie dans les bois et se rend sur les lieux du drame. Il y fait la rencontre de Billy, un vagabond traqué depuis des années par le FBI. Une troublante amitié naît alors entre cet homme au passé meurtrier et le jeune garçon solitaire. Mais lorsque Billy révèle à Jesse les circonstances louches de l’accident dont il a été le témoin, le monde du garçon s’effondre une deuxième fois. Désormais, tous ceux qui l’entourent sont des suspects, à commencer par sa belle-mère et son oncle, un prêcheur cynique et charismatique. Alors que le piège se referme, Jesse se tourne vers Billy.

Trinity, Louisa Hall

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures, les minutes. Il attend le lancement de l’essai nucléaire Trinity. Un agent du FBI, une journaliste ou encore sa secrétaire particulière témoignent de celui qu’il était. A travers sept récits s’élabore par petites touches le portrait kaléidoscopique d’un homme de l’ombre qui a transformé le destin de l’humanité. Trinity explore les confins de la culpabilité, son influence sur les corps et les esprits. Ici, les histoires personnelles des narrateurs se mêlent à l’histoire mondiale, et les fantômes des victimes des bombes d’Hiroshima et Nagasaki surgissent à chaque page. En interrogeant le rapport entre réalité et fiction, intime et universel, Louisa Hall compose un grand roman sur le monde terrifiant engendré par l’arme qui aurait dû en finir avec toutes les armes.

Des gens comme nous, Leah Hager Cohen

Rundle Junction, Etat de New York, été 2014. Dans quelques jours, Walter et Bennie Blumenthal célébreront le mariage de Clem et de sa petite amie afro-américaine. Si l’orientation sexuelle de leur fille et la couleur de peau de sa promise ne les ont jamais dérangés, ils connaissent d’autres motifs de contrariété. Alors qu’une horde d’invités s’apprêtent à débarquer Walter et Bennie tiennent secrète une décision qui pourrait bouleverser leur existence : la maison familiale depuis cinq générations va être mise en vente. Mais le plus grand chamboulement qui s’annonce concerne leur village, où l’installation imminente d’une communauté ultra-orthodoxe suscite l’inquiétude. Faut-il accueillir à bras ouverts les nouveaux arrivants et le changement qu’ils incarnent, ou bien lutter pour préserver l’intégrité de Rundle Junction ? Divisés sur la question, Walter et Bennie devront pourtant faire front commun pour recevoir les convives et garder la situation sous contrôle jusqu’aux noces. Cinq jours durant, des liens se (re)noueront, des policiers s’inviteront à la fête, des actes antisémites seront commis, une alliance disparaîtra et des secrets — certains dissimulés depuis des décennies — seront percés à jour. Interrogeant les notions de mémoire, d’identité et d’appartenance — 3 un lieu, à une communauté, 3 une lignée —, Leah Hager Cohen livre un roman lumineux et vivifiant sur ce qui nous sépare ou nous unit, ce joyeux bazar parfois nommé famille.

Un garçon sur le pas de la porte, Anne Tyler

Micah Mortimer, la petite quarantaine routinière, coule des jours heureux dans un quartier tranquille de Baltimore. En voiture, au travail ou avec sa petite amie, il ne dévie jamais de sa route toute tracée – jusqu’au jour où il trouve Brink Adams qui l’attend sur le pas de sa porte. Car l’adolescent fugueur en est sûr, Micah est son père biologique… Pour l’homme qui aimait ses habitudes, cette seconde chance sonne comme une malédiction. Prix Pulitzer, finaliste du Booker Prize, Anne Tyler est une figure majeure des lettres américaines, dont le style irrésistible et piquant fait encore une fois des merveilles.

Ne pas laisser le temps à la nuit, Sonia Molinari

Maiko se réveille dans une clinique de Bruxelles, une mystérieuse cicatrice au bas du dos et un souvenir lancinant dans sa mémoire en vrac : celui d’une adolescence heureuse à Hong Kong, brisée le jour où son père, microbiologiste de génie, a été porté disparu. La jeune femme entreprend de se reconstruire et se jette à corps perdu sur les traces de son père. Même s’il lui faut arpenter les quatre coins du monde en hôtesse de l’air, talonnée par d’inquiétants poursuivants. Dans ce récit d’une quête autant que d’une fuite en avant, Sonia Molinari saisit avec talent atmosphères et personnages, qu’elle observe et transcrit avec l’intuition d’une conteuse. C’est sans hésiter que l’on s’embarque à la suite de son héroïne rebelle et fragile.

Dans la gueule de l’ours, James A. Mc Laughlin

Criminel en cavale, Rice Moore trouve refuge dans une réserve des Appalaches, au fin fond de la Virginie. Employé comme garde forestier, il cherche à se faire oublier du puissant cartel de drogues mexicain qu’il a trahi. Mais la découverte de la carcasse d’un ours abattu vient chambouler son quotidien : s’agit-il d’un acte isolé ou d’un braconnage organisé ? L’affaire prend une tout autre tournure quand de nouveaux ours sont retrouvés morts. Alors que la police ouvre une enquête, Rice décide de faire équipe avec Sara Birkeland, une scientifique qui a occupé le poste de garde forestier avant lui. Ensemble, ils mettent au point un plan pour piéger les coupables. Un plan qui risque bien d’exposer le passé de Rice.

La Mangeuse de guêpe, Ania Nair

En 1965, Sreelakshmi, une jeune écrivaine indienne critiquée dans son pays pour avoir osé évoquer le désir féminin en termes crus, met fin à ses jours. Nul ne sait pourquoi, sauf peut-être son amant, qui gardera religieusement l’os de l’un de ses doigts. Cinquante ans plus tard, une fillette découvre par hasard la boîte contenant la relique, et libère sans le savoir l’âme et le secret de Sreelakshmi. A travers ce destin, la grande romancière Anita Nair, l’auteure mondialement connue de Compartiment pour dames, évoque avec sensualité et audace la condition féminine en Inde et dans le monde. Une ode à la liberté et au désir.

Le Volontaire, Salvatore Scibona

Tout commence par une découverte : un petit garçon de cinq ans erre seul dans l’aéroport d’Hambourg. De toute évidence, il a été abandonné par ses parents. Pourquoi ? Pour résoudre ce mystère, il nous faut retourner dans le temps et s’attarder sur un autre destin : celui de Vollie Frade, dit « Le Volontaire », un homme âgé vivant au Nouveau-Mexique et au passé lourd de secrets. Bien des années plus tôt, il s’est engagé pour la guerre du Vietnam, dans le but de se perdre et de disparaître. Et a ainsi, sans le savoir, déclenché une chaîne d’événements qui le mèneront des jungles du Cambodge (où il sera soldat) au quartier de Queens à New York et à une curieuse communauté hippie dans le Nouveau-Mexique. Où qu’il aille, Vollie Frade cherche un sens à sa vie, un lieu à habiter pleinement et une famille d’élection. Une quête qui pourrait le mener à la tragédie. Balayant plusieurs décennies, Le Volontaire trace le portrait de personnages marginaux et inoubliables. Avec son écriture âpre et lyrique, Salvatore Scibona nous livre un grand roman dans la plus pure tradition américaine et explore sur trois générations la nature des relations filiales.

Toutes ces vies jamais vécues, Anuradha Roy

Mychkine, paysagiste indien de renom, coule une retraite paisible dans sa maison natale. Mais sa quiétude se voit troublée par un colis inattendu en provenance du Canada : des lettres envoyées par sa mère, Gayatri, à une ancienne voisine. Elles ont été écrites entre juillet 1937 — moment où Gayatri est partie pour Bali, abandonnant les siens, dont son fils de neuf ans — et octobre 1941, date à laquelle cette correspondance s’interrompt mystérieusement. A l’époque, tout le voisinage, prompt à s’enflammer, a accusé la jeune femme d’avoir quitté son mari pour un Anglais. L’homme en question était en fait un peintre allemand, Walter Spies, résidant à Bali, de passage en Inde. Quand il est reparti, Gayatri l’a suivi, guidée non par l’amour mais par le désir éperdu de briser son carcan d’épouse et de mère pour retrouver sa liberté d’artiste. Marquant ainsi au fer rouge, dans la mémoire de son fils, ce jour terrible où elle a choisi de le laisser. A mesure qu’il découvre les raisons profondes du départ de sa mère et des épisodes insoupçonnés de sa vie balinaise, Mychkine revisite ses propres souvenirs et se risque à réinterpréter le drame familial. Un drame qu’il passe aussi au prisme de l’histoire nationale et internationale : mobilisation pour l’indépendance de l’Inde, montée du nazisme, implication des Indes britanniques et néerlandaises dans la Seconde Guerre mondiale. Tressant, avec une délicatesse toute poétique, convulsions historiques et déchirements intimes, l’auteur retrace, à travers le regard aimant d’un fils meurtri, la trajectoire heurtée d’une femme libre.

Elmet, Fiona Mozley

John Smythe est venu s’installer avec ses enfants, Cathy et Daniel, dans la région d’origine de Leur mère, le Yorkshire rural. Ils y mènent une vie ascétique mais profondément ancrée dans la matérialité poétique de la nature, dans une petite maison construite de leurs mains entre la lisière de la forêt et les rails du train Londres-Edimbourg. Dans les paysages tour à tour désolés et enchanteurs du Yorkshire, terre gothique par excellence des sœurs Brontë et des poèmes de Ted Hughes, ils vivent en marge des lois en chassant pour se nourrir et en recevant les leçons d’une voisine pour toute éducation. Menacé d’expulsion par Mr Price, un gros propriétaire terrien de la région qui essaye de le faire chanter pour qu’il passe à son service, John organise une résistance populaire. Il fédère peu à peu autour de lui les travailleurs journaliers et peu qualifiés qui sont au service de Price et de ses pairs. L’assassinat du fils de Mr Price déclenche alors un crescendo de violence ; les soupçons se portent immédiatement sur John qui en subit les conséquences sous les yeux de ses propres enfants…

Villa Chagrin, Gail Godwin

Marcus a onze ans quand sa mère meurt dans un accident de voiture. Il emménage alors chez sa grand-tante Charlotte, une originale qui, après trois mariages, s’est installée dans une maison en bord de mer sur une petite île de Caroline du Sud, pour se consacrer à sa passion : la peinture. Une maison au nord de l’île fascine Marcus : surnommée la Villa Chagrin, on rapporte que la famille qui l’habitait aurait disparu soudainement lors d’une tempête, cinquante ans auparavant. Le jeune garçon va s’y rendre chaque jour, car il a aperçu le fils de la famille dans un reflet du soleil.

La sélection est dans l’escalier N°13

Quelques conseils de l’équipe de l’Orange bleue en cette période de confinement.

coupsdecoeurQuelques idées de lectures et de livres disponibles sur les étagères de la librairie.

 

Aujourd’hui : pêle-mêle de coups de coeur !

Nanaqui, une vie d’Antonin Artaud, Broyart & Richard

La folie n’est qu’affaire de perspective. En 1937, Antonin Artaud est arrêté en Irlande pour trouble à l’ordre public puis débarqué en France. Dans un état de confusion mentale avancée, sujets à de fréquents accès de crises, l’asile et l’internement seront dès lors son lot quotidien, pendant plus de 9 ans. Mais si l’art a toujours été et restera l’ultime échappatoire des douleurs qui le rongent intérieurement, Antonin Artaud ne se remettra jamais vraiment de cet état de fait, malgré le soutien de ses amis artistes. La faute à un encadrement médical inefficace ou de mauvaises conditions d’internement ? Reste aux lecteurs une œuvre immense – du Théâtre de la cruauté à sa participation comme acteur dans La Passion de Jeanne d’Arc de Carl Theodor Dreyer – où résident sans doute les clés d’un monde intérieur trop intense pour le carcan de la réalité. Poète, écrivain, dramaturge, figure du surréalisme, Antonin Artaud est un auteur essentiel du paysage culturel français, considéré par Gilles Deleuze comme la « profondeur absolue en littérature ».
Ce très beau roman graphique nous ouvre autant sur la personnalité torturée de cet artiste hors norme qu’il offre un portrait édifiant des conditions de traitement de la maladie mentale au début du XXe siècle.

L’histoire de la couleur dans l’art, Stella Paul

Cet ouvrage révèle les secrets de la couleur en explorant l’histoire et la signification de cet élément parmi les plus fondamentaux de l’art. A travers le récit fascinant des passions artistiques et des découvertes scientifiques, le langage des couleurs se dévoile en filigrane d’une histoire de l’art encore en cours d’écriture. Des travaux optiques d’Isaac Newton aux théories impressionnistes, de la dynamique de Josef Albers à la métaphysique contemporaine d’Olafur Eliasson, ce livre raconte comment nous utilisons la couleur pour peindre le monde.

Le Chemin des Femmes, Michelle Perrot

Michelle Perrot est une des plus grandes historiennes contemporaines. Ses travaux, pionniers en matière d’histoire sociale, d’histoire des marges, des femmes et du genre, ont puissamment contribué à renouveler la discipline et ses objets. Les trois séquences qui rythment ce volume correspondent à ses thèmes de prédilection : ouvriers, marges et murs, femmes. S’intéressant à travers eux à des figures de dominés, longtemps ignorés par les chercheurs, elle explore les traces à demi effacées de vies ordinaires qui, elles aussi, ont fait l’histoire : celles des ouvriers en grève ou des détenus du XIXe siècle, celles des enfants des rues, vagabonds ou autres Apaches de la Belle Epoque.
Celles enfin des femmes, toujours inscrites dans la diversité de leurs parcours et saisies dans la variété de leurs lieux de vie : la chambre, l’atelier, l’usine, la maison bourgeoise, la rue. Longtemps étouffées ou inaudibles, les voix de ces femmes, ouvrières (« mot impie », selon Michelet) ou autrices (au premier rang desquelles George Sand), militantes ou anonymes, aux corps assujettis ou triomphants, exploités et désirés, sont restituées par la force d’un style singulier.
Toutes semblent se rejoindre in fine dans la figure de Lucie Baud, « révoltée de la soie », meneuse de grève en Isère et inspiratrice de Mélancolie ouvrière, saisissant livre-enquête ici reproduit en intégralité. Michelle Perrot a elle-même assuré la sélection, l’agencement et la présentation des textes retenus, portant un regard résolument lucide et personnel sur plus d’un demi-siècle de recherche et d’engagement. Ce volume permet d’en mesurer toute l’ampleur.

Le tigre des neiges, Akiko Higashimura

Et si Kenshin Uesugi, puissant seigneur de guerre ayant vécu durant l’époque Sengoku, au XVIe siècle, était en réalité une femme ? La mangaka Akiko Higashimura part de cette théorie existante pour nous proposer un manga historique relatant la vie de ce stratège hors pair surnommé le « Tigre d’Echigo ». L’histoire commence en 1529, à la naissance du troisième enfant de Tamekage Nagao, seigneur du château de Kasugayama. Son fils ainé n’ayant pas l’étoffe d’un guerrier, Tamekage veut faire de ce dernier-né son héritier, mais à son grand désespoir, c’est une fille qui naît. Il décide alors de l’élever comme un garçon et le nomme « Torachiyo ». Véritable garçon manqué, Torachiyo va grandir dans un petit château des montagnes, sans savoir quel incroyable destin l’attend…

Frères sorcières, Antoine Volodine

Dans un pays de montagnes et de désert, une petite troupe itinérante est attaquée par des bandits. Bien vite, l’unique survivante est entraînée dans la vie criminelle et sauvage de ses ravisseurs. Trois voix puissantes, toutes liées au théâtre, à la féminité, au chamanisme et à la mort, nous content des aventures violentes et démoniaques, marquées par une sexualité délirante mais aussi par la nostalgie de la déclamation, de la parole et du souffle. Et de la survie coûte que coûte.

La septième fonction du langage, Laurent Binet

« Il a rencontré Giscard à l’Elysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l’Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d’événements extraordinaires qu’il aurait pensé en vivre durant toute son existence. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre ».
Roland Barthes meurt renversé par une camionnette le 25 février 1980. Et s’il s’agissait d’un assassinat ? Dans les milieux intellectuel et politique de l’époque, tout le monde est suspect. Jacques Bayard, commissaire de son état, et Simon Herzog, jeune sémiologue, mènent l’enquête. HILARANT !

Œuvres, Sylvia Plath

Ce volume rassemble la poésie, l’unique roman, les nouvelles et contes, les journaux et les essais autobiographiques de Sylvia Plath. La spécificité du volume est de mettre en valeur les oeuvres de Sylvia Plath par Sylvia Plath, c’est-à-dire telles que l’auteur les a pensées, souhaitées, voulues. Pour comprendre l’intérêt de cette nouvelle édition, il faut avoir à l’esprit l’histoire complexe de l’édition des manuscrits d’une jeune poète qui se donne la mort à 31 ans, en ayant publié de son vivant, outre les nombreuses parutions en revues et dans des magazines, deux livres : un recueil de poèmes Le Colosse et autres poèmes et un roman d’inspiration autobiographique, La Cloche de détresse (récit, sous le pseudonyme de Victoria Lucas, de son expérience psychiatrique à la suite d’une tentative de suicide).
A sa mort, elle laisse le manuscrit d’un autre recueil : Ariel et autres poèmes, et une sélection de 17 nouvelles (choisies parmi quelques 70). On retrouve également des carnets et journaux intimes, de nombreuses lettres, des milliers de pages de poèmes, des œuvres picturales… Un ensemble poétique et artistique qui témoigne d’un talent incontestable. Ted Hughes décide de faire connaître l’œuvre de son épouse.  Mais il opère des choix, notamment celui de remanier Ariel et d’éditer une version expurgée des Journaux.

Journaux, Kafka

Les Journaux de Kafka : voici, enfin, la première traduction intégrale en français des 12 cahiers, écrits de 1910 à 1922, que cette édition reproduit à l’identique, sans coupes et sans censure, en rétablissant l’ordre chronologique original. La traduction de Robert Kahn se tient au plus près de l’écriture de Kafka, de sa rythmique, de sa précision et sécheresse, laissant « résonner dans la langue d’arrivée l’écho de l’original ».
Elle s’inscrit à la suite de ses autres retraductions de Kafka publiées aux éditions Nous, A Milena (2015) et Derniers cahiers (2017). Les Journaux de Kafka, toujours surprenants, sont le lieu d’une écriture lucide et inquiète où se mêlent intime et dehors, humour et noirceur, visions du jour et scènes de rêves, où se succèdent notes autobiographiques, récits de voyages et de rencontres, énoncés lapidaires, ainsi qu’esquisses et fragments narratifs plus longs.
Dans ce battement entre vie écrite par éclats et soudaines amorces fictionnelles, les Journaux se révèlent être le cœur de l’œuvre de Kafka : le lieu où les frontières entre la vie et l’œuvre s’évanouissent. Il est plus clair que n’importe quoi d’autre que, attaqué sur la droite et sur la gauche par de très puissants ennemis, je ne puisse m’échapper ni à droite ni à gauche, seulement en avant animal affamé le chemin mène à une nourriture mangeable, à de l’air respirable, à une vie libre, même si c’est derrière la vie.

Just kids, Patti Smith

C’était l’été où Coltrane est mort, l’été de l’amour et des émeutes, l’été où une rencontre fortuite à Brooklyn a guidé deux jeunes gens sur la voie de l’art, de la ténacité et de l’apprentissage. Patti Smith deviendrait poète et performeuse, et Robert Mapplethorpe, au style très provocateur, se dirigerait vers la photographie. Liés par une même innocence et un même enthousiasme, ils traversent la ville de Brooklyn à Coney Island, de la 42e Rue à la célèbre table ronde du Max’s Kansas City, où siège la cour d’Andy Warhol. En 1969, le couple élit domicile au Chelsea Hotel et intègre bientôt une communauté de vedettes et d’inconnues, artistes influents de l’époque et marginaux hauts en couleur. C’est une époque d’intense lucidité, les univers de la poésie, du rock and roll, de l’art et du sexe explosent et s’entrechoquent. Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l’un de l’autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d’ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre. Just Kids commence comme une histoire d’amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Véritable conte, il retrace l’ascension de deux jeunes artistes, tel un prélude à leur réussite.

Agora zéro, Eric Arlix & Frédéric Moulin

AGORA ZÉRO est un court roman écrit à quatre mains, une plongée au cœur de la « nouvelle civilisation » rêvée par les libertariens de la Silicon Valley. C’est aussi une histoire de fantômes : ceux de l’ancienne Athènes, où le procès truqué des stratèges des Arginuses, préfiguration de la condamnation de Socrate, sept ans plus tard, contribua à la défiance manifestée par les philosophes grecs envers leur démocratie, à quoi ils opposèrent une conception déjà « cybernétique » de la gestion de la cité comme des relations entre ses membres.

Une éducation libertine, Jean-Baptiste Del Amo

Paris, 1760. Le jeune Gaspard laisse derrière lui Quimper pour la capitale. De l’agitation portuaire du fleuve aux raffinements des salons parisiens, il erre dans les bas-fonds et les bordels de Paris. Roman d’apprentissage, Une éducation libertine retrace l’ascension et la chute d’un homme asservi par la chair. Prix Goncourt du premier roman 2009. « C’est un homme sans vertu, sans conscience. Un libertin, un impie. Il se moque de tout, n’a que faire des conventions, rit de la morale. Ses mœurs sont, dit-on, tout à fait inconvenantes, ses habitudes frivoles, ses inclinations pour les plaisirs n’ont pas de limites. Il convoite les deux sexes. On ne compte plus les mariages détruits par sa faute, pour le simple jeu de la séduction, l’excitation de la victoire. Il est impudique et grivois, vagabond et paillard. Sa réputation le précède. Les mères mettent en garde leurs filles, de peur qu’il ne les dévoie. Il est arrivé, on le soupçonne, que des dames se tuent pour lui. Après les avoir menées aux extases de l’amour, il les méprise soudain car seule la volupté l’attise. On chuchote qu’il aurait perverti des religieuses et précipité bien d’autres dames dans les ordres.  Il détournerait les hommes de leurs épouses, même ceux qui jurent de n’être pas sensibles à ces plaisirs-là. Oh, je vous le dis, il faut s’en méfier comme du vice. »