La sélection est dans l’escalier N°12

Quelques conseils de l’équipe de l’Orange bleue en cette période de confinement.

poesieQuelques idées de livres et de lectures disponibles sur les étagères de la librairie.

Aujourd’hui : la poésie

Ananda Devi, Danser sur tes braises

« Tout commence par la perte des eaux. L’outre se désemplit pour livrer le passage à une entité complète en soi. Pas un corps étranger ; un bourgeon, une ébauche, une excroissance intime, qui, une fois émergé, devient cet autre auquel seuls nous rattachent les liens de l’amour et du désarroi. »

Fabienne Swiatly, Elles sont au service

« Aide à la personne, soin, accueil, éducation… Prise en charge du corps de l’autre. Entretien des bureaux, des maisons, des écoles. » Dès les premiers mots, le ton est donné sans faux-semblants : c’est des femmes au travail dont nous parle ce livre composé de petites proses. Soixante-deux textes pour être précis, comme autant d’instantanés « cadrés serrés », de fragments sans prétention qui donnent à voir les « fragments de vie » de celles qui « sont au service ». Sans jugement ni commisération, avec un sens aigu du détail et du langage des corps, Fabienne Swiatly scrute la réalité sociale et les tâches dévolues aux femmes. Pénibilité, abnégation, souffrance étouffée, révolte ou beauté du geste —, celles qui se taisent trouvent dans la plume exacte de l’autrice une alliée de premier ordre. Total respect.

Venus Khoury-Ghata, Demande à l’obscurité

PÉNURIE DE VIE…
à Ernest Pignon-Ernest

Pénurie de vie à mesure que les vitres devenaient
opaques
et qu’un rameau trop vert étranglait le feu
la neige parlait pour nous
les boucs dans l’enclos se battaient pour une femelle
pour une fane de maïs
échauffourées quotidiennes sans vainqueur ni vaincu
l’aïeul face à l’âtre voyait son âme sortir de sa poitrine
cogner le plafond
lui revenir

hivers longs comme le fleuve du ravin
les femmes hibernaient dans leur robe
le miroir se perdait de vue
intempéries et sang menstruel liés aux colères des hommes

c’est du moins ce qui se disait

William Cliff, Le temps suivi de Notre Dame

Christopher Okigbo, Labyrinthes

Christopher Okigbo meurt tragiquement en 1967 sur le front biafrais, au tout début de la guerre civile qui va déchirer le Nigeria. Considéré alors comme l’un des meilleurs poètes de sa génération, il vient d’achever la composition de Labyrinthes. A l’université d’Ibadan, où il a étudié le latin et le grec, il côtoie Wole Soyinka et Chinua Achebe. Ensemble, ils participent à la création du Mbari Club, véritable vivier d’écrivains, de peintres et de sculpteurs, de musiciens et d’acteurs à l’origine d’une nouvelle culture artistique qui, dans les années qui suivent l’indépendance, bouscule les clichés sur l’art africain. L’œuvre de Christopher Okigbo, inspirée par l’esthétique moderniste de l’emprunt et du collage, s’inscrit dans la lignée de T.S. Eliot ou d’Ezra Pound, tout en puisant dans la richesse de sa culture igbo une matière poétique inégalable. Selon les propres mots de l’auteur, Labyrinthes est rune fable de la quête éternelle de l’homme pour son épanouissement ». Il suffit alors d’accepter de perdre son chemin dans ce parcours initiatique et de se laisser guider par la musicalité de ces poèmes, leur rythme incantatoire, l’alternance de leurs répétitions et de leurs silences, pour en goûter l’obsédante beauté. L’accent prophétique des derniers poèmes, écrits dans l’urgence de graves bouleversements politiques, laisse présager l’imminence du désastre. Pour Chimamanda Ngozi Adichie, qui signe l’introduction de ce recueil, « c’était un romantique. Il voulait se battre pour ses convictions ». Aujourd’hui encore, ce poète fulgurant devenu figure légendaire des lettres africaines continue d’influencer les jeunes générations.

Paul Valet, La parole qui me porte

Paul Valet, de son vrai nom Georges Schwartz, né à Moscou en 1903 et mort à Vitry-sur-Seine en 1987, poète mais aussi pianiste, peintre et médecin (il fut un des pionniers de l’homéopathie) est un de ces grands singuliers libres de toute allégeance dont le parcours et l’oeuvre sont marqués par l’insoumission et la révolte contre toutes les oppressions. Grand résistant, chef de réseau les armes à la main comme Char, il voit tous les siens disparaître à Auschwitz . Il vivra après la guerre hors des cénacles littéraires, médecin des pauvres à Vitry , publiant treize recueils de son vivant , principalement chez GLM et au Mercure de France, nouant des relations privilégiées avec Eluard, Prévert, Char, Michaux ou Cioran. « Ses vers sont d’un déchaîné, ses propos d’un sage », dit de lui Cioran évoquant par ailleurs son « lyrisme frénétique ». D’une langue drue, jaculatoire ou concentrée dans des aphorismes incisifs, sa poésie sans concession mais qui fuit le nihilisme ou le dépit illustre parfaitement ce courage d’exister que Sophie Nauleau, qui préface notre volume, a choisi pour thème du Printemps des poètes 2020.

Emma Moulin-Desvergnes, Cercles

Il est des voix qui parlent d’un lieu inaccessible à la plupart d’entre nous, sans doute faut-il s’en réjouir ─ l’on devrait dire plutôt l’ombre d’un lieu, fantôme et projection, cette éclipse de la raison commune qui ne saurait avoir qu’un temps : celui de l’isolement. La poésie d’Emma Moulin-Desvergnes en porte témoignage. C’est une poésie des cendres. L’ensemencement d’une terre brûlée, rendu possible par la sureté d’une technique qui « de l’expérience d’une vie » (ce que disait Whistler, le peintre des Fusées, de son étonnante rapidité d’exécution, dont on lui fit grief) s’entend à extraire le geste immédiatement fécond, la précision jamais démentie de ses images. La fameuse idée de Michel-Ange, voulant la forme de la statue déjà enclose dans le bloc de marbre.

Dominique Sampiero, Ne dites plus jamais c’est triste

Frank Venaille, La descente de l’Escaut

Avec La Descente de l’Escaut, Franck Venaille se tient au plus près des terres, des rives, du pays dont il fait son emblème. Il marche, entre France et Belgique, se rêvant, se voulant, se révélant « Flamand » .

109 haîkus de Segetsu, Jours d’errance

De la fin du Régime Tokugawa aux débuts de l’ère Meiji, un poète nommé Inoue Seigetsu (1822-1887) vagabonde de village en village dans la vallée d’Ina, province de Nagano, pendant près de trente ans. 1800 haïkus calligraphiés, remerciements aux hôtes qui lui prodiguèrent gîte, couvert et saké au cours de ces années d’errance, sont aujourd’hui les derniers témoins de la vie de Seigetsu. Les 109 haïkus sélectionnés dans ce recueil – première publication en français du poète – dessinent par petites touchent le portrait sensible d’un homme qui a tout abandonné pour vivre au rythme de la nature et de la poésie.

Dominique Sampiero, L’autre moitié de ton corps

Patrick Dubost, Aimer et faire l’amour

« classiquement jusqu’à sept ans j’ai cru qu’on faisait des bébés en s’embrassant avec la langue j’ai longtemps imaginé que toute fille n’aimait jamais qu’un seul homme je remarquais aussi qu’elles aimaient souvent les mêmes du coup certains gars ne savaient plus comment gérer leur énorme agenda de filles j’aime ces petits mots inavouables que tu dis dans l’amour et qui font de nous deux animaux à la fois tendres et violents »

Anna Akhmatova, Requiem

Cette anthologie aborde l’œuvre d’Anna Akhmatova dans son entier, puisant dans les premiers livres, donnant in extenso Requiem et le Poème sans héros, puis reprenant à son compte un plan ébauché pour le fantomatique « Septième livre » . Un demi-siècle de combat solitaire, acharné, douloureux, mais au final sans faiblesse.

Les sœurs Brontë, Autolouanges

Les vingt poèmes ici réunis sont extraits d’un recueil publié à compte d’auteur en 1846 – alors vendu à deux exemplaires¿ – et signé des pseudonymes masculins Currer, Ellis et Acton Bell. Ce sont pourtant les trois sœurs mythiques de la littérature anglaise qui se cachent derrière ces noms, celles-ci rendant lisibles, pour la première fois et en chœur, quelques-uns de leurs écrits respectifs.
Emouvants et beaux pour eux-mêmes, ces vers le sont encore parce qu’ils suggèrent les proses romanesques à venir, faisant affleurer landes frappées par le vent et héroïnes tourmentées.

Apollinaire, Poèmes à Lou

« Jouant de tous les registres, depuis les mètres traditionnels jusqu’au poème figuré, jamais Apollinaire n’a montré dans son expression une telle audace et une telle invention. Ni dans son inspiration. Amant persuadé que Le vice n’entre pas dans les amours sublimes il chante la joie et la douleur des corps sans oublier que « le corps ne va pas sans l’âme », à la fois rêvant d’un inaccessible absolu et acceptant les partages les plus dérisoires.
Soldat vivant au jour le jour les misères des premières lignes, il a le courage de contempler l’insolite beauté que suscite la guerre, et de la dire. Mais dans la magnificence de l’amour comme dans l’émerveillement qu’il ressent, artilleur, sur la ligne de feu, il reste, proche de nous, l’homme qui sait sa faiblesse et le prix de l’attente : Je donne à mon espoir tout l’avenir qui tremble comme une petite lueur au loin dans la forêt ».

Raymon Carver, Poésie

Andrée Chédid, Textes pour un poème

Depuis la mort d’Andrée Chedid en 2011, sa poésie ne cesse de s’affirmer comme une des plus fortes et des plus originales de la deuxième moitié du XX ? siècle. Témoin le succès qui ne se dément pas de Rythmes, le premier volume de la poétesse publié en Poésie/Gallimard. Si ce recueil de la fin de sa vie est assurément une franche réussite, il était nécessaire, pour rendre justice à l’importance de son apport, d’inscrire à notre catalogue les deux titres qui constituent le sommet de son œuvre poétique : Textes pour un poème et Poèmes pour un texte. Ces deux volumes qui rassemblent des recueils parus entre 1949 et 1991 concentrent l’essentiel des thèmes qui font la singularité de sa parole, l’éloge de la vie invincible sur fond d’une lucidité sans compromis quant au tragique de la condition humaine, l’éloge de l’autre et de l’ouvert, la récusation obstinée de tout ce qui clôt et limite le pas et le regard.

Emily Dickinson, Poésies complètes

Emily Dickinson (1830-1886) n’est pas seulement l’un des plus grands poètes américains : c’est aussi un personnage mythique. Toujours vêtue de blanc, cette femme mystérieuse, à l’âge de trente ans, se mura à jamais dans la demeure familiale d’Amherst, son village natal, en Nouvelle-Angleterre, et passa le reste de sa vie à contempler le monde depuis sa fenêtre. Lorsqu’un ami lui rendait visite, il lui arrivait même de refuser de sortir de sa chambre pour l’honorer de sa présence. Celle que ses proches surnommaient la « poétesse à demi fêlée » ou la « reine recluse » n’avait qu’une obsession : écrire – elle a laissé des milliers de lettres et de poèmes. Ironie de l’histoire : sur les deux mille poèmes ou presque que nous lui connaissons, six seulement furent publiés de son vivant. Les autres ne furent découverts qu’à sa mort. L’œuvre poétique complète d’Emily Dickinson était jusqu’à présent inédite en France : cette traduction par Françoise Delphy, fondée sur l’édition définitive des poèmes de Dickinson publiée aux Etats-Unis en 1999, entend donner à découvrir au public français, en version intégrale et bilingue, la poésie de cet écrivain hors du commun.

Pier Paolo Pasolini, La religion de mon temps

A la fin de 1960, Pasolini, alors déjà connu comme romancier et poète, entame sa carrière de cinéaste, avec le tournage d’Accattone. C’est peu après, que parait La Religion de mon temps. Comme dans tous ses recueils, sa poésie est kaléidoscopique : intime, politique, descriptive, sociale, provocatrice, réflexive. Invectives et prières, clamées ou murmurées, confessions et dénonciations, contemplations et introspections, récits et dialogues intérieurs alternent dans ces poèmes animés comme il aimera le dire plus tard d’une « vitalité désespérée ». La partie qui donne son titre à l’ensemble est une sorte de journal public. Témoin, compagnon, amoureux des pauvres, il tente de décrire un monde de la nuit et de la misère, riche d’une lumière que nous ne savons pas voir.

Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeau

« A l’avant d’une modernité dont ce siècle à son déclin se réclame avec superbe, se dresse un homme qui fut obscur, effacé, inconnu de sa concierge, riche d’humour et rayonnant lorsque son miroir intérieur lui renvoyait son reflet futur. « Je ne suis rien », ce n’est pas une parole contrite du saint homme Job, mais un rappel de ce nada ibérique qui est au principe de l’être et à sa terminaison. Trois vers après cette affirmation du néant, survient cette antithèse éclatante : « Je porte en moi tous les rêves du monde » : un feu d’artifice cosmique.

Sylvia Plath, Œuvres

Ce volume rassemble la poésie, l’unique roman, les nouvelles et contes, les journaux et les essais autobiographiques de Sylvia Plath. La spécificité du volume est de mettre en valeur les œuvres de Sylvia Plath par Sylvia Plath, c’est-à-dire telles que l’auteur les a pensées, souhaitées, voulues. Pour comprendre l’intérêt de cette nouvelle édition, il faut avoir à l’esprit l’histoire complexe de l’édition des manuscrits d’une jeune poète qui se donne la mort à 31 ans, en ayant publié de son vivant, outre les nombreuses parutions en revues et dans des magazines, deux livres : un recueil de poèmes Le Colosse et autres poèmes et un roman d’inspiration autobiographique, La Cloche de détresse (récit, sous le pseudonyme de Victoria Lucas, de son expérience psychiatrique à la suite d’une tentative de suicide). A sa mort, elle laisse le manuscrit d’un autre recueil : Ariel et autres poèmes, et une sélection de 17 nouvelles (choisies parmi quelques 70). On retrouve également des carnets et journaux intimes, de nombreuses lettres, des milliers de pages de poèmes, des œuvres picturales… Un ensemble poétique et artistique qui témoigne d’un talent incontestable. Ted Hughes décide de faire connaître l’œuvre de son épouse. Mais il opère des choix, notamment celui de remanier Ariel et d’éditer une version expurgée des Journaux.

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

Les Lettres à un jeune poète sont tout autant des lettres écrites par un jeune poète – Rilke a vingt-sept ans lorsqu’il répond pour la première fois, trente-deux ans lorsqu’il écrit la dernière lettre publiée – à un jeune homme dont la figure précise reste dans l’ombre de sorte qu’il devient, pour ainsi dire, l’éponyme, moins d’un âge, que d’une période de la vie, définie par un type de dilemmes.

Wallace Stevens, Harmonium

Wallace Stevens est considéré comme l’un des plus grands poètes américains aux côtés de T S Eliot ou William Carlos Williams. En 1923, il publie les poèmes qui constituent ce recueil. A travers cet ensemble de voix et de registres, allant de l’aigu au grave, du ludique au rhétorique, Wallace Stevens tente de trouver un ordre au chaos du monde. «La poésie, disait-il, est une façon de rendre acceptable l’expérience, presque entièrement inexplicable, que l’on est en train de vivre.»

William Butler Yeats, La rose

William Butler Yeats est considéré comme le plus grand poète irlandais du XXe siècle. Les poèmes qui constituent cette anthologie illustrent la prodigieuse capacité de renouvellement de son œuvre : depuis les premiers vers de jeunesse, proches du romantisme et imprégnés du folklore irlandais, jusqu’à ceux de l’âge mûr résolument tournés vers la modernité.

La sélection est dans l’escalier N°11

Quelques conseils de l’équipe de l’Orange bleue en cette période de confinement.

planB pourdemainQuelques idées de livres et de lectures disponibles sur les étagères de la librairie !

Aujourd’hui : les plan B pour demain…

Le journal de la famille zéro déchet

Bien connue en France, la famille Zéro Déchet prend la plume pour nous raconter ses péripéties familiales vers un mode de vie sans déchet. De la prise de conscience à un nouvel équilibre, ce qui ne devait durer qu’un an devint finalement un véritable sacerdoce ! Une aventure déjantée pleine d’autodérision, à l’opposé de notre société de consommation excessive.

La terre des femmes, Maria Sanchez

Vétérinaire de campagne, issue d’une lignée rurale du sud de l’Espagne, María Sánchez raconte ici l’histoire des femmes de sa famille qui ont dû renoncer à l’éducation et à l’indépendance pour travailler la terre, nourrir les animaux et prendre soin des leurs, toujours dans l’ombre des maris, des pères, des frères. Au-delà du récit personnel, elle donne voix à toutes ces femmes invisibles qui n’ont pas d’espace où s’exprimer, et prône un féminisme qui n’oublie aucun territoire. Description d’un quotidien voué à la terre et à l’affranchissement des traditions patriarcales, La Terre des femmes est aussi un hymne à la nature amoureux et sensible, la défense d’un monde rural vivant, loin des clichés, une invitation enfin à renouer un lien authentique avec ces territoires délaissés.

Les incroyables pouvoirs de la nature

Chaque jour, tout autour de la planète, la nature fait des merveilles. Animaux, végétaux et champignons : trois mondes étroitement reliés développent des trésors d’ingéniosité pour répondre à leurs besoins vitaux : reproduire, croître, se nourrir, se déplacer, apprendre, se défendre, guérir, communiquer… C’est ainsi que l’hippocampe mâle est « mis enceint » ; la tortue olivâtre détermine le sexe de son embryon ; le poisson-éléphant, grâce à son sixième sens électrique, se déplace par électrolocation ; le pigeon voyageur s’oriente en enregistrant les valeurs du champ magnétique terrestre ; les phasmes experts déploient un art du camouflage en cache-cache, ou encore, le tabac sauvage appelle les guêpes prédatrices à l’aide au moyen de molécules de signalisation.
Cet incroyable voyage grandeur nature lève le voile sur les capacités prodigieuses du monde vivant, étudié avec passion par les scientifiques du monde entier.

Plan b pour la planète, le new deal vert, Naomi Klein

La maison brûle ! La crise climatique est là qui menace l’équilibre du monde. De plus en plus de mouvements sociaux déclarent l’état d’urgence social et écologique. Pourquoi sommes-nous incapables d’agir en conséquence ? Comment éteindre l’incendie ? Depuis plus de vingt ans, Naomi Klein ausculte la planète et se fait l’écho incisif de la guerre économique qui a pris pour cibles les individus et les ressources naturelles.
Depuis une décennie, elle défend un programme radical et audacieux, qu’on appelle aujourd’hui le New Deal vert. L’heure n’est plus aux réformes, aux taxes et aux plafonnements, l’heure est aux transformations, aux bouleversements sans concession. Dans ce volume, qui réunit pour la première fois une décennie de textes passionnés (2010-2019) – grandes enquêtes, écrites sur la ligne de front des catastrophes écologiques, et discours inédits -, Naomi Klein apparaît sous un jour prophétique.
Elle nous engage à nous attaquer à la racine des problèmes en luttant de conserve contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales et raciales, inextricablement liés. Elle explore l’antagonisme dans lequel nous vivons, urgence écologique versus « présent perpétuel », l’histoire des brusques changements que l’humanité a su opérer face aux périls, ou analyse en quoi l’essor du suprémacisme blanc et la fermeture des frontières s’apparentent à une « barbarie climatique ».
Au moment où les océans montent aussi dangereusement que les flots de haine, ces textes brossent un portrait saisissant de l’état du monde, ainsi que des personnes et des mouvements qui se dressent pour faire du désastre en puissance l’occasion rêvée de transformer notre civilisation. Travail d’investigation imparable, manifeste politique et plan de sauvetage : Plan B pour la planète est tout cela à la fois.

Permaculture, guérir la terre, nourrir les hommes

La ferme du Bec-Hellouin, créée en 2003 par Perrine et Charles Hervé-Gruyer en Haute-Normandie, fait aujourd’hui référence en matière d’agriculture naturelle. Cette réussite démontre la pertinence sociale, économique et écologique d’une agriculture permaculturelle. Dans cet ouvrage résolument positif, les auteurs proposent de nombreuses pistes novatrices, fondées sur des expériences réussies développées pour une agriculture tournée vers l’avenir.

L’humanité en péril, Fred Vargas

Depuis trente années, ils savaient. Les gouvernants, les industriels, ils savaient. Que leur folle ruée vers l’Argent et la Croissance était meurtrière. Tout est aujourd’hui dévasté : le climat, les sols, les eaux, la faune, les forêts. Nous ont-ils informés ? Bien sûr que non ! Nous filons droit vers un réchauffement de + 3 °C (c’est-à-dire + 7 °C à + 8 °C sur les terres) : le péril mortel qui attend nos enfants est devenu réalité. En ont-ils cure ? Nous, oui. A nous de mettre fin à leur effroyable cynisme. A nous de nous battre, par les actes, par les urnes, à nous de sauver nos enfants.

Tous consom’acteurs

La société capitaliste dans laquelle nous vivons nous pousse sans cesse à la consommation de biens et services plus ou moins nécessaires. Pourtant, la façon dont nous consommons a une incidence directe et considérable sur le réchauffement climatique, et donc sur notre avenir. Que ce soit pour manger, se loger, voyager, communiquer, se vêtir, se laver, jouer, se soigner ou éduquer, il existe de plus en plus d’alternatives positives au système de consommation classique. Il est grand temps de repenser et de nous réapproprier notre manière de consommer afin d’atteindre une consom’action vertueuse. Arnaud Brulaire nous explique, investigations à l’appui, avec pédagogie et de nombreux conseils pratiques, comment améliorer chaque domaine de notre quotidien et participer ainsi, à notre échelle, à une transition nécessaire et urgente.

Eloge du magasin, Vincent Chabault

Retail apocalypse. Cette expression désigne la vague de fermetures d’un grand nombre de magasins aux États-Unis depuis une dizaine d’années. En France, le mouvement n’a pas la même ampleur mais l’essor du e-commerce concurrence les ventes ‘physiques’ et contribue à faire progresser la vacance commerciale en centre-ville et dans certaines galeries marchandes. Pour autant, l’avenir des marchés, des boutiques, des centres commerciaux, des friperies, des brocantes, des grands magasins ou des librairies n’est pas scellé.
En dépit de la digitalisation des courses, de la remise en cause de la distribution de masse et de l’apparition de nouvelles normes de consommation, le magasin demeure un lieu d’approvisionnement central. Il est également un lieu social et assume d’autres fonctions capables de garantir son existence. À travers une vingtaine de chapitres exposant les résultats d’enquêtes sociologiques, cet ouvrage propose une contribution originale au débat en mettant en évidence les fonctions symboliques et l’utilité sociale du magasin.
Que fait-il à l’individu? Que vient y chercher celui-ci que les plateformes ne peuvent lui assurer ? Ni complainte du progrès, ni tract poujadiste de défense des petits commerçants, cet ouvrage examine les raisons qui poussent chaque individu à consacrer en moyenne deux heures quarante par semaine aux achats hors de son domicile.

La sélection est dans l’escalier N°10

SFFANTASYQuelques idées d’ouvrages disponibles à la librairie.

 

Aujourd’hui : Science-fiction, Steampunk et fantasy

Anthologie des dystopie – les mondes indésirables de la littérature et du cinéma

Dictatures totalitaires, règne des écrans, apocalypses nucléaires, rébellion des machines, catastrophes climatiques, famines poussant à l’anthropophagie, abrutissement des masses par le consumérisme ou par le jeu, eugénisme, clonage… Depuis plus de cent ans, la dystopie s’est montrée d’une inventivité fascinante dans l’imagination de futurs malheureux. Grimaçante antinomie de l’utopie, le genre a obtenu ses lettres de noblesse avec des classiques reconnus comme Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, avant de conquérir l’espace littéraire, cinématographique et télévisuel.

Sandremonde, Jean Luc Deparisis

Avec sa peau sombre et ses cheveux de neige, Elyz-Ana ressemble aux Shaël-Faars, ces êtres de légende qu’on dit capables de résister au pouvoir d’Isidis, la Déesse céleste qui règne sur Sandremonde. Lorsqu’elle a vent de cette étrange enfant, l’Eglise tente de la capturer. Traquée, Elyz-Ana trouve refuge au sein de la Guilde des sicaires d’Atabeg et grandit dans la faille qui perce cette cité. Elle y rencontre un mystérieux cavalier noir qui lui raconte l’histoire des Saudahyds, son peuple qui vivait au nord des Monts de Sombodor avant d’être exterminé par les Anges d’Isidis il y a mille ans. Elyz-Ana comprend qu’elle est une Saudahyd. Mais elle ne sait pas encore qu’elle est l’enfant-destin, chargée de ramener son peuple du monde des morts. Avec ce premier roman, aussi dense qu’abouti, Jean-Luc Deparis fait une entrée remarquée dans le champ de la fantasy française.

La Rédemption du temps, Baoshu

Situé dans l’univers de la trilogie du Problème à trois corps, La Rédemption du temps prolonge la saga multiprimée de Liu Cixin. Publié avec la bénédiction du maître, le roman de Baoshu met en scène les conséquences du conflit opposant l’Humanité et les Trisolariens. Un exemple de ce que la fan fiction peut produire de mieux.

Criminels de guerre, PJ Hérault

Trois ans après le conflit avec les rebelles, Erell, ex-officier, s’efforce de mener une vie paisible loin de sa planète natale, afin d’oublier les horreurs de la guerre. Mais, lorsque Tchip, son ancien frère d’armes, lui demande son aide, il n’hésite pas longtemps et retourne au pays où il découvre la marginalisation des vétérans… quand ceux-ci ne passent pas carrément en cours martiale ! Déterminé à faire la lumière sur le sort de ses congénères, Erell enquête : pourquoi y a-t-il autant de criminels de guerre ? Cette prétendue justice n’est-elle qu’une machination pour enterrer la hache de guerre avec ceux qui l’ont fait ? Pour lui s’engage un nouveau combat, sans arme cette fois, dans une période d’après-guerre plus agitée qu’il n’y paraît…

Rose Water Rédemption, Tade Thompson

La vie dans la cité-Etat nouvellement indépendante de Rosewater n’est pas exactement celle que les citoyens attendaient. Les dettes contractées durant l’insurrection reviennent hanter le maire, Jack Jacques, et le Nigéria n’entend pas renoncer à la manne que représente la ville sans se battre. Mais une menace bien plus grave se profile, car les extraterrestres ne cachent plus leurs visées expansionnistes sur notre planète. Seuls Karoo, Bicycle Girl, Femi et quelques autres peuvent encore sauver l’humanité de l’éradication pure et simple…

Naufragés de l’espace, PJ Hérault

Dans l’espace, la mort n’est pas toujours la moins enviable des situations : se retrouver à la dérive sans possibilité de se retourner, échoué sur une station spatiale abandonnée, voilà autant de sorts terribles à supporter. Toutefois, voyageurs et autres « aventuriers du vide » ne sont pas des gens sans ressource face à l’imprévu, l’incertitude ou la solitude. Aux dangers de l’espace se confrontent les rêves des Hommes, leurs espoirs et leurs doutes.

La Guerre uchronique, Fritz Leiber

Deux peuples vivant à l’échelle galactique, les Araignées et les Serpents, se livrent d’une guerre secrète sans merci à travers les siècles à coups de modifications temporelles et d’uchronies qui déterminent la destinée de l’humanité. Greta Forzane, originaire de Chicago, a été recrutée par les Araignées et travaille désormais dans une station de récupération, un « Lieu » hors du Temps, sorte de cabaret dédié au repos des soldats temporels. Ces derniers, mélancoliques et fatalistes, ont conscience que la guerre ronge le continuum espace-temps et qu’ils n’auront bientôt plus d’histoire à manipuler et plus aucune place où se réfugier. Alors que les dés semblent jetés, ils ont la surprise d’apprendre qu’ils doivent repartir pour une mission de la dernière chance qui pourrait donner le coup de grâce au Temps. Révolté, l’un d’eux s’arrange pour sceller le Lieu… Première édition intégrale en France de ce cycle consacré aux voyages dans le temps et à l’uchronie. Traduction entièrement revue. Textes inédits. Le roman « L’hyper-temps ». Le roman court « Nul besoin de grande magie ». Toutes les nouvelles du cycle. Préface & glossaire. Etude conséquente consacrée à l’oeuvre de Fritz Leiber « Quelques motifs d’une toile de maître » par Timothée Rey.

Altered carbon, Richard Morgan

Dans un avenir pas si lointain, la mort n’est plus définitive : vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n’est plus qu’un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois. C’étaient les risques du métier dans les Corps diplomatiques, les troupes d’élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie. Mais cette fois, on le ramène sur Terre pour mener l’enquête : un riche’ magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants ? Vous tenez entre vos mains le polar du futur. Un techno-thriller dopé aux amphétamines, une énigme troublante incendiée de violence, interdite aux cœurs fragiles.

Honnor Harrington sans concession, tomes1&2, David Weber

Ce n’étaient d’abord que des escarmouches, puis les affrontements sont venus. Aujourd’hui la guerre ouverte risque d’embraser la Galaxie. De manœuvre d’intimidation en opération punitive, la Ligue solarienne, économiquement prise à la gorge, ne retient plus ses coups. Manticore et ses alliés contre la Ligue ? Honor et les siens conte les mandarins de la Vieille Terre ? N’oublions pas le troisième larron, celui qui opère dans l’ombre, qui assassine par marionnettes interposées, l’Alignement des Detweiler. Ainsi, quand les lois de la guerre passent à la trappe au profit du meurtre de masse, le temps de la prudence et des concessions est oublié. Et la Salamandre pourrait bien se déchaîner… Qu’adviendrait-il alors d’Honor Harrington ?

Alliances, Jean Marc Ligny

Herbe bleue Arbres jaunes La centrale nucléaire fuit Sur une Terre dont le climat a radicalement changé suite à l’emballement du réchauffement climatique, des oasis et des microclimats locaux ont permis à la vie de s’abriter, voire de se développer. Mais quelle place pour l’homme dans un tel écosystème, face à l’émergence probable d’une nouvelle espèce dominante sur la planète ? Il pourrait y avoir des alliances inédites à passer. Tikaani, l’Inuit, parti d’Islande à bord d’un avion solaire, Ophélie, la guérisseuse tapie dans sa jungle au Canada, Denn et Nao, qui ont quitté leur tribu cavernicole du désert qu’est devenue la Californie : tous sont à la recherche de survivants, certains rêvent de redonner sa place à l’humanité. Mais ils vont apprendre que ce qui reste des hommes peut encore nuire à la planète… Le dernier opus du maître français de la climate fiction.

Les Furtifs, Alain Damasio

Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l’exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes. Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l’éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka – volatilisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l’armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires. Là, il va découvrir que ceux-ci naissent d’une mélodie fondamentale, le frisson, et ne peuvent être vus sans être aussitôt pétrifiés. Peu à peu il apprendra à apprivoiser leur puissance de vie et, ainsi, à la faire sienne.

La Trilogie de la lune, Johan Heliot

Approchez ! Approchez ! Mesdames et Messieurs ! Venez découvrir la merveilleuse mécanique de Johan Heliot. Une relecture étourdissante de l’histoire. Tremblez ! Riez ! Pleurez ! De l’aventure, du frisson, de l’amour, de l’étrange ! Le roman révolutionnaire qui inventa le SteamPunk à la Française ! une trilogie exceptionnelle avec les plus grandes figures de l’Histoire et de la littérature !

La Vallée de l’éternel retour, Ursula Le Guin

Dans un futur indéterminé, après de multiples désastres, la Californie est devenue une île. A l’abri dans une vallée, le peuple Kesh cultive la vigne et la sagesse, danse l’harmonie du monde, fait la guerre au Peuple du Cochon et rit des mauvaises blagues du Coyote. Avec ce chef-d’œuvre subtil et profond, Ursula Le Guin nous donne la vision d’une société humaine à la fois étrangère et mystérieusement proche. Elle invente une archéologie du futur pour nous convier dans la vallée de l’éternel retour. Tendez l’oreille : le monde bruisse du récit de Roche qui Raconte, des pièces de théâtre, des poèmes, des chants, des contes, des histoires, des dictons ou des articles d’encyclopédie kesh. Et, peu à peu, grâce à la magie de la littérature, les coutumes Kesh vous deviendront étrangement familières. Heya !

Thin air, Richard Morgan

Hakan Veil est un ex-agent de sécurité haut de gamme et une véritable machine à tuer, grâce aux technologies militaires qui équipent son corps. Ses anciens employeurs l’ont abandonné sur une planète Mars troublée, où les institutions terriennes se battent pour l’argent et le pouvoir sur fond de luttes d’indépendance. Veil pourra retourner sur Terre s’il accepte d’assurer la protection d’une de leurs employées. Une mission facile pour un expert comme lui… jusqu’à ce que tout bascule. Lorsque sa cliente se met à enquêter sur la mystérieuse disparition d’un gagnant de la loterie, elle dévoile un nid d’intrigues et de meurtres. La machine à tuer devient alors la cible de puissants ennemis prêts à tout pour l’éliminer…

Thecel, Léo Henry

A Thecel, Moïra et son frère, Aslander, coulent des jours heureux au Palais, dont ils connaissent tous les recoins par coeur. Leur père est à la tête de l’Empire des Sicles et, même si l’on évoque des combats sporadiques aux frontières, la paix et la concorde règnent. Pourtant d’inquiétantes rumeurs courent : l’Empereur serait au plus mal et, s’il venait à mourir, Aslander, son seul héritier mâle, pourrait ne pas être en mesure de prendre sa succession. Serait-ce la fin de la dynastie et, pire, la chute de l’Empire ? Et que deviendrait alors Moïra ?

Sherlock Holmes VS Cthulhu, Lois H. Gresh

Face à l’horreur indicible, l’esprit de déduction le plus brillant de tous les temps atteint ses limites. Une série de meurtres macabres et terrifiants secoue Londres. Sur les lieux du crime, il ne reste rien d’autre qu’un tas d’ossements ainsi qu’une étrange sphère en os, sur laquelle des symboles arcaniques semblent avoir été gravés. Le fils de la dernière victime demande l’aide de Sherlock Holmes et du docteur John Watson. Tous deux tentent alors de découvrir le fil conducteur qui pourrait unir les assassinats et confondre leurs responsables. Mais à mesure qu’ils progressent dans leur enquête, la logique si chère au célèbre détective de Baker Street semble s’évaporer un peu plus au profit de l’inconcevable, à l’image de cette terrible machine tueuse que d’aucuns prétendent « vivante », ou des membres de cet « Ordre de Dagon », dont les cultes et rituels rivalisent de ferveur et d’horreur… Et pour cause : que reste-t-il une fois qu’on a tout éliminé, y compris l’improbable ?

Les Ailes d’émeraude – intégrale, Alexiane de Lys

A bientôt 18 ans, Cassiopée est contrainte de quitter l’orphelinat où elle vit depuis l’accident qui l’a privée de sa famille. Livrée à elle-même, elle est tirée d’un mauvais pas par un mystérieux et séduisant garçon, Gabriel. Une rencontre loin d’être due au hasard. Grâce à lui, Cassiopée va découvrir sa véritable nature, dans ce qu’elle a de meilleur mais aussi de pire, et peut-être enfin percer les mystères de son passé…

La Piste des cendres, Emmanuel Chastellière

1896, Nouveau-Coronado. Fils illégitime d’un influent propriétaire terrien, Azel fuit son destin, balloté entre des origines qu’il renie et une famille qui ne l’accepte pas. Il a préféré rejoindre les montagnes, où il se contente de conduire du bétail et de jouer les chasseurs de primes. Pourtant, loin des hauts plateaux, la menace d’une guerre se profile dans la péninsule : le Nord, véritable grenier à blé, estime être exploité par le Sud, plus industriel, et qui dispose du seul accès à l’océan grâce au port de Carthagène. Lorsqu’Azel accepte à contre-cœur d’accompagner un cortège d’indigènes décidés à quitter leurs anciennes terres – accomplissant ainsi ce qu’ils appellent le Grand Exil -, le jeune homme est loin d’imaginer qu’il va lui-même prendre part à la guerre civile. La guerre… et tout ce qu’elle risque fort de réveiller. Cofondateur du site de référence dédié à la fantasy Elbakin.net, traducteur littéraire et chroniqueur passionné, Emmanuel Chastellière est depuis lors passé de l’autre côté de la barrière.

Les Miracles du bazar Namiya, Keigo Higashino

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes délinquants se réfugient dans une vieille boutique abandonnée pour s’y cacher jusqu’au lendemain. Dans le courant de la nuit, quelqu’un glisse une lettre par la fente du rideau métallique. Lorsqu’ils l’ouvrent, les trois compères découvrent qu’elle contient une requête adressée à l’ancien propriétaire, qui s’était taillé une petite notoriété dans le quartier en prodiguant des conseils de toutes sortes à ceux qui lui écrivaient. Mais la lettre a été écrite… trente-deux ans auparavant. Ils décident de répondre à cette mystérieuse demande de conseil et déposent leur missive dans la boîte à lait à l’arrière de la boutique, comme l’ancien tenancier avait coutume de le faire. Aussitôt, une nouvelle lettre tombe par la fente du rideau métallique, elle aussi venue du passé… L’espace d’une nuit, d’un voyage dans le temps, les trois garçons vont infléchir le cours de plusieurs destinées, sans se douter qu’ils vont peut-être aussi bouleverser la leur.

Trafalgar, Angelica Gorodischer

Affabulations pures ou témoignages véridiques ? Les aventures de Trafalgar Medrano sont toujours un régal à écouter ! Ce voyageur de commerce intrépide, amateur de doubles cafés et de cigarettes brunes, sillonne la galaxie pour vendre du matériel de lecture dans le système Seskundrea, acheter du kaolin sur les îles noires d’Akimaréz ou bien mourir d’ennui sur la sage Aleiçarga. Et quand il n’y a pas de femme irrésistible pour le retenir, on guette le fou qui fera basculer l’histoire dans le rocambolesque. Sauf que tout est faux. Ou pas. Ce qui n’a aucune importance, puisque personne ne dira le contraire : Trafalgar Medrano est de loin le meilleur conteur que l’univers ait porté, parole d’Angélica Gorodischer. Tribulations cocasses mais aussi satires sociales, ces histoires sont autant de miroirs déformants que l’immense autrice argentine tend à nos sociétés contemporaines.